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Au premier plan, Chair Piment brosse
l'histoire de Mina, une guadeloupéenne d'âgée de trente-cinq ans qui vit à
Paris.
Son histoire débute en juin 1999, elle est traumatisée par une série d’événements tragiques et violents , principalement la mort de sa sœur retardée Rosalia dans une incendie chez elle en Guadeloupe et la mort inattendue de ses parents ce qui l'a forcée de s'exiler en France afin de vivre avec sa sœur aînée Olga et son beau frère Douglas.
Hantée par ce souvenir lourd de la famille, même l'éloignement insupportable de son île natale et la peur de l'aliénation en métropole, elle choisit un chemin peu fréquenté, celui d'oublier sa souffrance par les rencontres sexuelles avec des inconnus. Peu importe, le nom ,l'origine ou la couleur de peau des hommes, elle veut simplement être pénétrée par le sexe masculin niant tout rapport amoureux et intime et vit une fantaisie sexuelle qui la soulage temporairement.
Son corps devient un fardeau honteux , un lieu qu’ habite la mémoire d'un passé esclavagiste, ainsi son Chair Piment ou Pimenté nous crée des images d'une femme mal à l'aise dans sa peau. Assidûment en quête de son identité, dans une société où les immigrés sont cantonnés aux grisailles de la banlieue parisienne, elle décide de rentrer en Guadeloupe à l'aube de Millénaire , en quête de ses racines, afin de guérir ses plaies et décoder les secrets de sa misère. Face à la vérité amère, elle décide de continuer avec ce souvenir gravé dans son corps et son âme.
En considérant le portrait d'une Femme Fatale dans le personnage de Mina, nous sommes invités à une lecture différente sans nous limiter à une femme qui menace l’homme.
Son histoire débute en juin 1999, elle est traumatisée par une série d’événements tragiques et violents , principalement la mort de sa sœur retardée Rosalia dans une incendie chez elle en Guadeloupe et la mort inattendue de ses parents ce qui l'a forcée de s'exiler en France afin de vivre avec sa sœur aînée Olga et son beau frère Douglas.
Hantée par ce souvenir lourd de la famille, même l'éloignement insupportable de son île natale et la peur de l'aliénation en métropole, elle choisit un chemin peu fréquenté, celui d'oublier sa souffrance par les rencontres sexuelles avec des inconnus. Peu importe, le nom ,l'origine ou la couleur de peau des hommes, elle veut simplement être pénétrée par le sexe masculin niant tout rapport amoureux et intime et vit une fantaisie sexuelle qui la soulage temporairement.
Son corps devient un fardeau honteux , un lieu qu’ habite la mémoire d'un passé esclavagiste, ainsi son Chair Piment ou Pimenté nous crée des images d'une femme mal à l'aise dans sa peau. Assidûment en quête de son identité, dans une société où les immigrés sont cantonnés aux grisailles de la banlieue parisienne, elle décide de rentrer en Guadeloupe à l'aube de Millénaire , en quête de ses racines, afin de guérir ses plaies et décoder les secrets de sa misère. Face à la vérité amère, elle décide de continuer avec ce souvenir gravé dans son corps et son âme.
En considérant le portrait d'une Femme Fatale dans le personnage de Mina, nous sommes invités à une lecture différente sans nous limiter à une femme qui menace l’homme.
Aller d'homme en homme, sans amarres, ni passion, ni amour. Pas de mots. Fuir les mots. Jouir de la variété des hommes. Aller à leur découverte. Se faire surprendre par la beauté des corps et la violence des étreintes. Toucher le mystère des sexes dressés.[1]
Pour Mina, faire l'amour est aussi construire son identité qui se trouve en pièces , déchirée entre L’Afrique; le pays d'origine, la Guadeloupe; le pays natal et la France; le pays de l’exil. Le métaphore de l’acte de sexe et les unions corporelles par hasard jusqu'à ce qu'elle trouve le corps masculin qui lui plaît, montrent ce désir intime du corps féminin de retrouver ses vraies racines qui ont été perdues, ont été déformées à travers l'histoire. La vitesse, l'impatience qui caractérise le personnage de Mina "Aller d'homme en homme" semble aussi liée à la temporalité du récit. L'histoire se déroule juste avant l'aube du millénaire et se termine le premier janvier 2000.Donc, cette précipitation de résoudre les énigmes du passé reste une nécessité principale, comme l'acte de faire l'amour!
Au delà de cette image revue et réactualisée de la Femme antillaise moderne qui prend son destin en main, Pineau décrit aussi les femmes qui subissent le mauvais sort par les hommes dans cette île souillée par l'histoire et la nature. Ainsi Rosalia avec son corps retardé et brûlé, Suzon Mignard, Médée et Marie Perle avec leurs corps amoureux de père de Mina; Melchoir et Sélénea l'ancêtre qui était la première à hériter la terre après l'Esclavage peuplent les pages du roman.
Ces histoires retracées par les successives analepses, l'écrivaine ainsi aborde la question d'Identité féminine et sociale sous un prisme multiple afin de les recréer une nouvelle identité dans un contexte post-colonial.
Au delà de cette image revue et réactualisée de la Femme antillaise moderne qui prend son destin en main, Pineau décrit aussi les femmes qui subissent le mauvais sort par les hommes dans cette île souillée par l'histoire et la nature. Ainsi Rosalia avec son corps retardé et brûlé, Suzon Mignard, Médée et Marie Perle avec leurs corps amoureux de père de Mina; Melchoir et Sélénea l'ancêtre qui était la première à hériter la terre après l'Esclavage peuplent les pages du roman.
Ces histoires retracées par les successives analepses, l'écrivaine ainsi aborde la question d'Identité féminine et sociale sous un prisme multiple afin de les recréer une nouvelle identité dans un contexte post-colonial.
Née à Paris en 1956, de parents
guadeloupéens, Gisèle Pineau a vécu l'exil en France avec sa grande famille de
six enfants et sa grand-mère. A cause des ennuis financières, elle abandonne
les études de Lettres Modernes et elle devient infirmière en psychiatrie en
1979, se marie et repart pour la Guadeloupe où elle exercera pendant près de
vingt ans sa profession au Centre Hospitalier Psychiatrique de Saint-Claude.
Depuis sa réinstallation à Paris en automne 2000, elle mène toujours,
parallèlement à sa carrière d'écrivain, cette autre profession qui, dit-elle,
équilibre sa vie.
L’œuvre de Gisèle Pineau s’échelonne entre
deux volets.
D'un coté, elle est influencée par le racisme, l'intolérance et la force des préjugés rencontrés chaque jour en « métropole » et son écriture met en scène des personnages en but à la violence et à l'injustice de ce monde ce qu'on trouve principalement dans les romans ; La Grande Drive des esprits (Paris: Le Serpent à Plumes, 1993), Un papillion dans la cité (Paris: Sépia, 1992.), L'Espérance-macadam (Paris: Stock, 1995), L'Âme prêtée aux oiseaux (Paris: Stock, 1998.).
De l'autre coté, elle assiste à une discussion littéraire féminine voire féministe dans ses œuvres avec la figure récurrente de la femme. Inspirée par sa grande- mère Man Ya qui était victime de la violence domestique et aussi par ses merveilleuses histoires vécues dans l’île colonisée d'une époque, la romancière prolifère l'image de la femme dans ses écrits. G.Pineau, expose les divers visages de la femme antillaise, en éclaire les multiples facettes, dénichant toujours, tel un motif inédit, un destin nouveau à la fois proche et lointain. Avec ses œuvres notamment L'exil selon Julia (Paris: Stock, 1996) , Chair Piment (Paris: Mercure, 2002) même son écriture sociologique ; Femmes des Antilles, traces et voix, 150 ans après l'Abolition de l'Esclavage (Paris: Stock, 1998) et le récit Mes quatre femmes (Paris: Philippe Rey, 2007) , elle s'intéresse à la cause de femmes.
D'un coté, elle est influencée par le racisme, l'intolérance et la force des préjugés rencontrés chaque jour en « métropole » et son écriture met en scène des personnages en but à la violence et à l'injustice de ce monde ce qu'on trouve principalement dans les romans ; La Grande Drive des esprits (Paris: Le Serpent à Plumes, 1993), Un papillion dans la cité (Paris: Sépia, 1992.), L'Espérance-macadam (Paris: Stock, 1995), L'Âme prêtée aux oiseaux (Paris: Stock, 1998.).
De l'autre coté, elle assiste à une discussion littéraire féminine voire féministe dans ses œuvres avec la figure récurrente de la femme. Inspirée par sa grande- mère Man Ya qui était victime de la violence domestique et aussi par ses merveilleuses histoires vécues dans l’île colonisée d'une époque, la romancière prolifère l'image de la femme dans ses écrits. G.Pineau, expose les divers visages de la femme antillaise, en éclaire les multiples facettes, dénichant toujours, tel un motif inédit, un destin nouveau à la fois proche et lointain. Avec ses œuvres notamment L'exil selon Julia (Paris: Stock, 1996) , Chair Piment (Paris: Mercure, 2002) même son écriture sociologique ; Femmes des Antilles, traces et voix, 150 ans après l'Abolition de l'Esclavage (Paris: Stock, 1998) et le récit Mes quatre femmes (Paris: Philippe Rey, 2007) , elle s'intéresse à la cause de femmes.
Son œuvre forme une immense toile, où
toutes ces femmes sont singulières, solitaires et solidaires à la fois. De ce
portrait de groupe n'émerge aucune figure extra-ordinaire, car c'est
précisément dans ce qu'elles ont d'ordinaire que G. Pineau s'intéresse ( et
nous intéresse) à ces femmes. Cependant la violence de leurs portraits provoque
des sentiments mêlés : stupeur et fascination, horreur et admiration.
Pourtant, dans un
entretien avec Biringanine Ndango , elle avoue son opinion :
Peut-on considérer votre œuvre comme un engagement pour la cause des femmes ? - je ne peux pas réduire mon écriture à cela, même si je parle beaucoup des femmes et que je prends parfois position pour elles. Toutefois je n'écris pas contre les hommes. Je ne suis pas féministe. Je suis pour l'humain. [1]
Une autre caractéristique de son écriture
est que l'espace donné à la créolité, une style de l'écriture qu'elle a héritée
de Simone Schwarz Bart. Non seulement ce lourd présence linguistique envahit
son œuvre romanesque mais aussi l'espace géographique, son île reste un élément
récurrent dans ses écrits. Interrogé sur ce exotisme forcé, envahissante dans
son écriture , ou la signification d'un tel acte, elle se justifie ainsi :
Je vis dans un environnement qui peut paraître exotique à un étranger. Quelqu’un qui sort de la Norvège verra ce cocotier devant moi comme exotique., Moi, je vois ce cocotier tous les matins quand je me lève et que je m'installe sur la véranda. Ce n'est pas exotique pour moi. A partir du moment où je mets des fleurs tropicales dans mon roman, des fruits comme les goyaves, les papayes,ça peut paraître exotique , mais aux yeux de qui ?... mais pour moi, je veux rester honnête avec moi-même.
Récompensée par plusieurs prix littéraires tels
que Grand Prix des lectrices d'Elle (1994), Prix Terre de France (1996),
Prix Rotary (1997), Prix Amerigo Vespucci (1998), Prix des Hémisphères
Chantal Lapicque (2002), ainsi ,G.Pineau continue sa vie littéraire tout en
forment les femmes pour accentuer le fameux proverbe antillais : La
femme est une châtaigne, l'homme est un fruit à pain.
[1] PINNEAU, Gisèle : au nom du passé, entretien avec Biringanine
Ndagano, écritures caraibes, sous la direction de Georges Voisset et
Marc Gontard, Presse universitaires de Rennes, Rennes , p.159.
Par Jahooli Devi
Par Jahooli Devi
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